L’importance de l’information, de la communication, de l’égalité, de l’équité et de la parité entre les hommes et les femmes dans le développement rural ne peut être sous-estimée. Ces trois dimensions sont étroitement liées et interdépendantes, et leur convergence est essentielle pour favoriser un développement équilibré et inclusif. Un exemple concret de cette prise de conscience a été mis en évidence par de ASOP à Mushinga, notamment dans son partenariat avec OXFAM, en se mobilisant pour lutter contre les inégalités et promouvoir la justice économique dans les systèmes alimentaires en mettant l’accent sur le rôle des femmes.
Ces approches convergent autour de valeurs communes, telles que la participation active et égale de tous et toutes, ainsi que l’autonomisation des communautés, en particulier des plus vulnérables. L’expérience du projet Asop a révélé non seulement l’absence de prise en compte du genre dans les actions de communication, mais également la faible capacité en communication des organisations engagées dans la thématique du genre. De plus, les organisations, médias ruraux, programmes et projets de communication pour le développement opèrent souvent indépendamment les uns des autres, ignorant ainsi leurs complémentarités et leurs potentiels respectifs : les premières pour informer de manière plus équitable sur les questions d’égalité entre les hommes et les femmes, les seconds pour communiquer de manière moins partiale, sexiste et discriminatoire.
Objectif de la formation : Promouvoir l’égalité des genres dans les organisations et les foyers
Le but de la formation est double : d’abord, il s’agit de promouvoir la politique genre au sein des organisations et des ménages. Ensuite, elle vise à susciter l’intérêt des participants pour renforcer l’intégration du genre dans leurs actions. Les résultats attendus à la fin de la formation sont ambitieux : chaque participant doit être capable de définir le genre, l’équité et l’égalité, de préciser les actions à mener pour promouvoir le genre dans son ménage et son organisation, de citer des exemples d’actions qui ne devraient pas être réservées exclusivement à un sexe, et de reconnaître les actions à bannir pour appliquer l’égalité des genres dans les foyers.
Importance de la formation : Construire un consensus pour une égalité des genres durable
Cette formation représente une occasion unique d’échanger et de parvenir à un consensus sur les actions à entreprendre pour instaurer l’égalité des genres au sein des organisations et des ménages. Elle offre également l’opportunité de dialoguer avec les femmes sur leurs droits et leurs devoirs en matière de genre au sein de leur foyer.
Définitions : Comprendre les concepts clés
La formation commence par clarifier les termes essentiels pour une meilleure compréhension des enjeux :
Le genre : Il fait référence à la répartition des tâches entre hommes et femmes au sein de la famille, ainsi qu’aux rôles socialement construits qui leur sont attribués. Ces rôles évoluent selon le temps, le pays, le contexte, les coutumes et les influences extérieures.
La parité : Elle se réfère à la représentation égale des hommes et des femmes au sein d’une organisation ou d’une structure. Par exemple, lorsque les femmes représentent la moitié d’une communauté de 20 personnes et les hommes l’autre moitié.
L’égalité : Elle fait référence au traitement équitable de tous devant la loi et les institutions. Par exemple, un acte punissable chez les femmes doit également être punissable chez les hommes.
L’équité : Elle vise à corriger les inégalités pour aboutir à l’égalité des chances et des opportunités.
Déroulement de la formation : Un processus enrichissant
La formation a été animée par une chargée du genre et de la nutrition de l’ASOP, BYAMUNGU Naweza Dorcas. Dix-neuf participants ont pris part à cette session. La formatrice a illustré certains exemples concrets pour mettre en évidence les inégalités liées au genre. Par exemple, elle a raconté comment un groupe de femmes avait réussi à construire une maison sans l’aide d’hommes, excepté pour le dessin du plan, soulignant ainsi le potentiel des femmes dans des domaines traditionnellement réservés aux hommes.
Une activité consistait à compléter un tableau sur les tâches assignées aux hommes, aux femmes et aux enfants au sein des foyers. Les participants ont identifié des tâches susceptibles d’être partagées ou interverties entre les sexes, ainsi que des tâches encore fortement associées à un genre particulier, mais qui pourraient être remises en question.
Obstacles et solutions : Vers une égalité concrète
Les participants ont identifié divers obstacles à l’égalité des genres dans leurs foyers, tels que le manque de confiance en soi chez les femmes, les complexes d’infériorité, les mauvaises influences de certains leaders ou coutumes, le manque de connaissance et les conflits familiaux. Ils ont également proposé des solutions pratiques, telles que la sensibilisation à la lutte contre la peur des femmes, la participation active dans les prises de décisions familiales, la promotion de bons leaders, la formation continue, et l’instauration du dialogue au sein des familles.
Engagement après la formation : Passer à l’action
Les participants se sont engagés à restituer les connaissances acquises en organisant davantage de formations, en créant des groupes de rencontre avec les autorités, en devenant eux-mêmes des modèles et en sensibilisant les autres aux problèmes liés au manque de dialogue. Ils ont également convenu de constituer un cadre de concertation rassemblant des membres des églises, des chefs de village, des responsables de groupements et des dirigeants d’organisations locales, afin de promouvoir l’égalité des genres au niveau communautaire.
La formation a donc permis de jeter les bases d’un changement concret vers l’égalité des genres dans les organisations et les foyers. En donnant la parole aux femmes et en leur permettant d’influencer les prises de décisions, cette démarche vise à créer un environnement où hommes et femmes jouissent d’une égalité réelle.