Dans le souci d’accroître les connaissances et compétences agroécologiques pour la culture des haricots et du maïs à 18 membres dont 10 femmes et 6 hommes de la mutuelle de solidarité AJIDRI (Association des Jeunes Innovants pour le Développement Rural Intégral) de Nyangezi, un projet novateur voit le jour. Cet article met en lumière les efforts déployés pour promouvoir une agriculture durable et équilibrée dans la province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo.
Cultiver l’avenir durablement
La province du Sud-Kivu, située au cœur de la République Démocratique du Congo, est réputée pour sa richesse en ressources naturelles. Cependant, la gestion de ces ressources s’avère essentielle pour le développement socio-économique de la région. C’est dans cette optique que le programme que nous examinons voit le jour, s’inscrivant dans un cadre institutionnel visant à la protection de l’environnement et à la gestion durable des ressources naturelles.
Ce cadre prend en compte les éléments provenant du niveau central, tout en embrassant les principes de la décentralisation pour une gestion plus locale. Pour se conformer aux normes internationales de protection de l’environnement et de gestion des ressources naturelles, la province doit collaborer étroitement avec le niveau national et respecter les engagements internationaux souscrits par la RDC.
L’agroécologie émerge comme une approche novatrice qui promeut une interaction équilibrée entre l’homme et la nature. Elle vise à régénérer, à maintenir, voire à augmenter les revenus agroalimentaires tout en respectant les normes environnementales. Cette approche englobe des techniques agricoles écologiques qui minimisent l’impact environnemental.
Le projet que nous examinons est mis en œuvre par l’organisation ASOP (Action Sociale et d’Organisation Paysanne) en partenariat avec Louvain Coopération, initié par un collectif belge actif à la fois dans la partie Ouest (Bas-Congo) et Est (Sud-Kivu) de la RDC. Il s’étend dans le territoire de Walungu, au cœur de la chefferie de Ngweshe, ainsi que dans 4 groupements du territoire de Kabare. Un élément central de ce projet est la création d’un Champ-École Paysan (CEP), un espace d’apprentissage destiné à former les membres d’AJIDRI de Nyangezi aux techniques agroécologiques.
Méthodes et matériaux
Au cours de l’installation du CEP, diverses méthodes ont été enseignées. Les participants ont appris l’importance du semis en ligne, qui facilite l’entretien, la lutte contre les parasites et la circulation. Ils ont également découvert les avantages des espacements entre les lignes pour déterminer la densité de semis et favoriser la croissance des plantes.
L’utilisation d’engrais organiques a été soulignée pour leur efficacité prolongée dans le temps. Les méthodes de lutte antiérosives, telles que la création de fossés en amont et la plantation de Sétaria en aval, ont également été abordées. De plus, l’importance de la faune du sol a été soulignée, permettant de restaurer la fertilité du sol.
Le choix de semences appropriées a été enseigné, en se basant sur des critères tels que l’état sanitaire, la pureté et la faculté germinative. Enfin, l’importance du semis en fonction de la pente a été mise en avant pour prévenir le lessivage et l’érosion.
Disposition du CEP
Le Champ-École Paysan (CEP) a été divisé en deux parties, l’une gérée par ASOP et l’autre par AJIDRI. Les espacements de semis ont été choisis en fonction des cultures : AJIDRI a opté pour 20 x 10 cm pour le haricot et 40 x 20 cm pour le maïs, tandis qu’ASOP a choisi 80 x 50 cm pour le maïs et 20 x 20 cm pour le haricot. Cette disposition a permis de maximiser l’utilisation de l’espace et la diversité des cultures.
Échanges après l’installation
Suite à l’installation du CEP, un comité de gestion a été mis en place pour assurer un suivi adéquat. Des mesures ont été prises, notamment la plantation de Sétaria en amont pour la lutte contre l’érosion, la création d’un fossé en aval, et la gestion collective des semences.
L’installation du Champ-École Paysan a été un succès retentissant. Elle témoigne des efforts déployés pour promouvoir une agriculture agroécologique durable et équilibrée dans la province du Sud-Kivu. Grâce à ce projet, les membres d’AJIDRI de Nyangezi ont acquis des connaissances et des compétences essentielles pour cultiver l’avenir de manière plus respectueuse de l’environnement. Ce modèle prometteur pourrait servir d’exemple pour d’autres initiatives similaires dans la région.